Mes premiers travaux  scientifiques ont porté sur le rôle de nouveaux biomarqueurs dans le développement des maladies cardiovasculaires. J’ai introduit à l’échelle populationnelle la mesure non invasive de l’athérome carotidien, aujourd’hui largement utilisée en recherche clinique. J’ai ensuite étudié les paramètres de la coagulation dans de larges cohortes et j’ai montré qu’une élévation du fibrinogène plasmatique est un important facteur de risque d’infarctus du myocarde. Ce résultat a contribué à l’évolution des connaissances dans l’étiologie de la maladie artérielle en soulignant l’importance de l’inflammation dans le développement de l’athérosclérose.

Mes travaux se sont ensuite orientés vers l’impact vasculaire des estrogènes notamment  chez les femmes utilisant une contraception hormonale ou un traitement hormonal de la ménopause (THM). A partir d’un réseau clinique national et en interaction avec plusieurs laboratoires de biologie, j’ai lancé et coordonné plusieurs études d’envergures. J’ai montré  avec mon équipe Inserm le rôle essentiel de la voie d’administration des estrogènes et des progestatifs dans l’activation de la coagulation et le déterminisme du risque thromboembolique veineux chez les femmes utilisant un THM (étude ESTHER). Ces résultats ont été publiés dans des revues d’excellence (Lancet, Circulation,..) et ils ont fait l’objet de très nombreuses citations (environ 1.000 citations pour les résultats principaux de l’étude ESTHER). Ces travaux ont conduit à des modifications substantielles des pratiques médicales, les estrogènes transdermiques étant aujourd’hui recommandés chez les femmes ménopausées à haut risque cardiovasculaire. 

J’ai ensuite étudié le rôle étiologique des hormones sexuelles dans l’athérothrombose et les démences (étude de cohorte 3C). Ces travaux ont permis notamment d’identifier l’élévation de l’estradiol plasmatique comme un nouveau facteur de risque cardiovasculaire chez les femmes ménopausées après 65 ans. J’ai également montré une interaction délétère entre l’existence d’un diabète et des concentrations élevées d’estradiol dans le développement d’une démence.