De nombreux traitements ont été proposés pour lutter contre le coronavirus mais leur efficacité reste le plus souvent incertaine.

L’azithromycine, un antibiotique bien connu.

Utilisée dans certaines infections respiratoires bactériennes, cette molécule de la famille des macrolides a des propriétés antivirales et une activité immunomodulatrice reconnues in-vitro, notamment sur le Sars-Cov-2. Sur cette base biologique, ce traitement a été largement utilisé au début de la pandémie, seul ou associé à l’hydroxychloroquine. Des études anecdotiques ne permettant pas de conclure à une réelle efficacité ont également contribué à son développement.

Pas d’effet bénéfique chez les patients hospitalisés pour COVID-19.

Plusieurs essais randomisés d’envergure ont récemment montré l’absence d’efficacité de l’azithromycine dans les formes graves de COVID-19 nécessitant une hospitalisation. Le vaste essai britannique RECOVERY a notamment évalué cette molécule sur la mortalité à 28 jours sans pouvoir détecter de bénéfice (22% de décès avec ou sans azithromycine).

L’essai PRINCIPLE : première évaluation randomisée en population.

Plus de 2.000 sujets, âgés de plus de 65 ans (ou plus de 50 ans avec au moins une comorbidité), présentant des symptômes de COVID-19, confirmés ou non par PCR, ont été répartis par tirage au sort dans deux groupes : traitement standard seul ou associé à l’azithromycine (500 mg/24h).

Les résultats publiés dans The Lancet montrent que le taux de guérison auto-rapportée n’est pas significativement différent entre les groupes (77 % vs 80 % respectivement) avec un délai moyen de survenue très voisin (8 et 7 jours respectivement). Des résultats similaires sont observés selon l’âge, la présence ou non de comorbidités, et le statut PCR (51% de sujets négatifs dans les deux groupes). Aucun décès et peu d’hospitalisations (3% dans chaque groupe) sont survenus et les évènements indésirables sont rares.

 

 

Pas d’utilisation en routine d’azithromycine chez les patients COVID-19.

En présence de COVID-19 suspecté ou confirmé, il n’existe à ce jour aucune base scientifique justifiant la prescription d’azithromycine. Son utilisation inappropriée expose à des évènements indésirables, notamment cardiaques lorsqu’elle est associée à l’hydroxychloroquine, et elle accroît le risque de résistance aux antibiotiques. L’absence de bénéfice démontré de l’azithromycine souligne l’importance des études à niveau de preuve élevé pour guider les pratiques médicales.