La présence de clowns dans les hôpitaux est utilisée depuis plus d’un siècle pour aider les enfants malades à mieux vivre leur parcours de soins. Une revue systématique des études sur l’efficacité de cette stratégie dans la prise en charge symptomatique des enfants hospitalisés (anxiété, stress, douleur,..) a été publiée dans le British Medical Journal.

Une évaluation des données difficiles.

Les auteurs ont collecté les principaux travaux comparatifs (présence de clowns versus soins standards) réalisés chez des enfants hospitalisés pour une maladie chronique ou un évènement aigu. Au total, 13 essais randomisés et 11 études observationnelles ont été retenus. La forte hétérogénéité des méthodes n’a pas permis une évaluation quantitative des données basée sur un critère de jugement commun (méta-analyse).

Des effets globalement positifs

Le niveau d’anxiété a été le symptôme le plus étudié notamment dans des conditions préopératoires ( Modified YALE Preoperative Anxiety Scale). Toutes les études rapportent un bénéfice significatif de cette  intervention qui peut également s’appliquer aux parents. Des résultats similaires mais plus modestes sont observés pour la douleur, la charge émotionnelle et la fatigue.

Un niveau de preuve limité

L’évaluation de la qualité méthodologique des investigations révèle de nombreux biais potentiels affectant la validité des résultats. Les essais randomisés n’échappent pas à ces réserves soulignant en particulier les difficultés dans le choix du comparateur pour estimer l’ « effet clown » (vrais clowns versus faux clowns?). L’utilisation de critères de jugement plus objectifs (biomarqueurs endocriniens et immunologiques) a été proposée.

En pratique, la présence de clowns dans les hôpitaux est supportée par des données scientifiques mais cette stratégie originale peut recevoir un accueil mitigé. Du coté «soigné», il faut tenir compte de la potentielle coulrophobie chez les enfants (phobie des clowns entraînant des effets inverses). Une certaine hostilité du personnel soignant peut également freiner le développement de cette mesure dont le prolongement aux adultes est parfois évoqué. A quand les clowns dans les EPHAD ? Pas sûr qu’ils aient le même succès !