La recrudescence de la pandémie de COVID-19, parfois spectaculaire comme au Royaume Uni, semble occulter en ce début d’année l’immense espoir lié à la vaccination. Un nombre considérable d’hypothèses se répand pour tenter d’expliquer cette évolution et proposer les mesures préventives appropriées. Des spéculations, largement relayées et amplifiées par les médias, alimentent des polémiques sans fin. Face à l’incertitude, la gestion de la crise sanitaire est constamment remise en cause (mesures de restrictions, stratégie vaccinale ,…).  Les avancées sont timides mais pourtant réelles.

SARS-CoV-2 : des mutations inquiétantes.

Tous les virus sont appelés à muter et plusieurs milliers de mutations du SARS-CoV-2 sans conséquences sont déjà connues. Le variant B.1.1.7, désormais appelé VoC202012/01 (Variant of Concern, year 2020, month 12, variant 01), a été détecté début septembre en Angleterre. Des travaux de modélisation réalisés par des équipes britanniques, mais encore non publiés, suggèrent une contagiosité accrue d’environ 50%. Huit des 17 mutations qui définissent ce variant ont été détectées sur la protéine de spicule du virus, notamment la mutation N501Y qui pourrait augmenter l’affinité du virus pour le récepteur ACE2 de la cellule hôte [Lire].

L’explosion du nombre de cas au Royaume Uni est largement attribuée à ce variant qui serait responsable d’environ 30% des cas fin 2020. Affectant probablement peu la gravité de l’infection et l’efficacité vaccinale, ce variant, apparu récemment dans de nombreux pays dont la France, pourrait être particulièrement difficile à maîtriser par les mesures de restriction publiques et conduire à des tensions dans le système de soins hospitalier. De plus, une contamination plus fréquente des jeunes a été rapportée mais son interprétation reste discutée. L’émergence d’un autre variant en Afrique du Sud, incluant la mutation N501Y, suscite également l’inquiétude.

Dans l’interprétation des variations d’incidence de la maladie, il reste difficile de dissocier l’impact des mesures sanitaires fluctuantes et l’effet propre d’un variant.

Les implications pratiques de ces mutations sont le renforcement de la vigilance dans la surveillance épidémiologique du SARS-CoV-2 (tests PCR spécifiques et séquençage, traçage, isolement) et l’adaptation des mesures de prévention. L’accélération de la campagne vaccinale trouve également une justification supplémentaire en sachant que la couverture actuelle n’est pas suffisante pour enrayer le processus à court-terme. 

Vaccination : débats sur le protocole de doses.

Les vaccins développés par Pfizer/Biothech et Moderna, très voisins dans leur conception, leur efficacité et leur sécurité, sont les deux seuls actuellement autorisés en France. Pour optimiser le rythme des vaccinations, des aménagements du protocole initial de doses (2 injections à 21 jours d’intervalle) ont été proposés et sont largement débattus [Lire].

La suppression de la 2ieme injection n’a finalement pas été retenue en l’absence de visibilité sur la protection conférée par une injection unique. La flexibilité d’administration de la 2ème dose entre 21 et 42 jours ne fait pas l’unanimité mais l’ANSM en France a validé cette option malgré l’absence de données pertinentes dans l’essai de phase III mené par Pfizer [Lire].

Pour le vaccin COMIRNATY (Pfizer), un flacon de cinq doses permet d’en obtenir une 6ieme, permettant d’augmenter de 20% le nombre de personnes vaccinées. Cette procédure a été validée par différentes agences sanitaires, notamment l’Agence Européenne du Médicament, en respectant certaines précautions d’usage [Lire].

Un nouveau test rapide de détection antigénique.

Les performances métrologiques d’un nouveau test (BinaxNOW) ont été évaluées par des chercheurs américains chez 3.300 sujets par comparaison avec le test PCR standard. La sensibilité et la spécificité sont voisines de 100% pour une charge virale importante, dans les formes symptomatiques et asymptomatiques et quel que soit l’âge. Les résultats disponibles en 1 heure permettent de mettre en œuvre rapidement les mesures de prévention (isolement,..) diminuant ainsi le risque de transmission de la maladie [Lire]. 

Un traitement pour prévenir les formes sévères de COVID-19.

Un peu oubliés aujourd’hui, les traitements préventifs n’ont pas fait jusqu’à présent la preuve de leur efficacité. L’administration précoce de plasma provenant de patients COVID-19, en phase de guérison, à des personnes âgées (> 75 ans) développant une infection d’intensité modérée réduit de moitié le risque de survenue d’une forme sévère.

Dans cet essai randomisé en double aveugle contre placebo, portant sur un total de 160 patients, aucun effet adverse sollicité n’a été observé. Le bénéfice est d’autant plus marqué que la concentration en IgG du plasma est élevée. Ces résultats soulignent l’intérêt des traitements classiques, simples et peu coûteux, ciblant les patients à titres élevés d’IgG comme donneurs potentiels [Lire]

L’activité grippale au plus bas

Comparé aux années antérieures, l’effondrement des cas de grippes, conséquence probable des mesures de protection sanitaire, est l’une des rares bonnes nouvelles en ce début d’année [Lire]….