Comment s’assurer qu’un malade guéri de COVID-19 n’est plus porteur de virus ? La détection des cas de COVID-19 est essentielle pour combattre la propagation de la pandémie par des mesures de prévention appropriées (isolement, protection des personnes,..). A côté du tableau clinique évocateur, le diagnostic de la maladie repose, dans les conditions actuelles, sur la détection du virus (SRAS-CoV-2) à partir d’un prélèvement nasopharyngé. Il est néanmoins connu que le virus peut être présent dans d’autres types de prélèvements (sang, urine, selles,..). Cette observation interroge sur les modes de transmissions de la maladie et sur les critères biologiques de guérison.

Une étude réalisée à l’hôpital Ditan de Pékin, publiée dans Ann Intern Med […], a recherché la présence de SRAS-CoV-2 dans l’expectoration et les selles de patients COVID-19 (confirmés initialement par 2 tests nasopharyngés positifs) suivis après leur guérison clinique et biologique (2 tests nasopharyngés négatifs). Parmi 133 patients hospitalisés, 22 sujets présentaient un test pulmonaire et/ou fécal positif après la négativation nasopharingée. Le délai entre la « guérison biologique » supposée et  la persistance de virus dans les prélèvements alternatifs allait de 3 à 39 jours. Les résultats sont illustrés dans la Figure. Chez le patient 4, par exemple, les tests nasopharyngés sont négatifs au 12ième jour suivant l’apparition des symptômes mais les tests restent positifs dans l’expectoration 35 jours après.

Cette étude de cas rétrospective confirme la présence possible de  SRAS-CoV-2  dans les selles et les expectorations. Elle remet surtout en cause les critères usuels de guérison (tests nasopharyngés négatifs) en suggérant la persistance d’une transmission virale par des patients guéris. Il reste néanmoins à connaître le risque réel de contamination par le SRAS-Cov-2 durant cette période. Ces nouvelles données incitent à la prudence lors du déconfinement individuel et bientôt collectif.