Souvent utilisée comme une aide au sevrage tabagique, parfois dénoncée comme un risque sanitaire majeur, la cigarette électronique continue de soulever des controverses. Mais quelle est son efficacité ? Un essai randomisé publié le 10 novembre dans le JAMA (Lire)  tente de répondre à cette question. Les caractéristiques de cet essai et le résultat principal sont présentés dans le résumé visuel.

Comparée à une stratégie de conseils, l’utilisation de e-cigarettes contenant de la nicotine conduit à un arrêt complet du tabac plus fréquent à 3 mois (A). L’effet est moins marqué avec les e-cigarettes ne contenant pas de nicotine (A) et il diminue avec le temps (B). Globalement, la consommation de tabac est réduite chez les utilisateurs de e-cigarettes, sans différence significative entre les deux types (C). Aucun effet adverse grave n’est détecté.

 Le tabagisme est l’une des principales causes de mortalité évitables avec environ 6 millions de décès par an dans le monde. Tous les moyens pouvant contribuer à la réduction des risques liés au tabac doivent être considérés. Bien que la vapeur des e-cigarettes soit à priori beaucoup moins toxique que les produits de combustion du tabac, toute évaluation du vapotage au niveau de la population doit tenir compte des risques potentiels, notamment chez les non-fumeurs jeunes. Malgré des limites importantes (puissance réduite liée à l’arrêt prématuré de l’essai, effet à court terme, extrapolation à la vie réelle limitée,…), cet essai apporte une preuve d’efficacité qui s’ajoute aux rares études similaires dans le domaine. Il incite à de nouveaux travaux prenant en compte la composition des e-cigarettes actuelles et les autres traitements nicotiniques de substitution (patch,..). Ces études permettront de guider les décisions dans la prise en charge du sevrage tabagique.