Connaître le poids relatif des différents facteurs de risque est nécessaire au choix et à la priorisation des actions de prévention dans une population.

Une étude prospective réalisée sur plus de 150.000 sujets, sains initialement et suivis en moyenne 10 ans dans 21 pays a recherché les principaux facteurs de risque «modifiables» impliqués dans le développement des maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral et insuffisance cardiaque) et la mortalité toutes causes. L’analyse a permis d’estimer les risques attribuables aux facteurs comportementaux (tabagisme, alcool, régime alimentaire, consommation de sel, activité physique), métaboliques (hypertension, diabète, cholestérol sanguin, rapport taille/hanche), socio-économiques (niveau d’éducation) et à la pollution atmosphérique (particules fines).   

Les résultats, publiés dans The Lancet, montrent que l’ensemble des facteurs mesurés expliquent environ 70% des cas de maladies cardiovasculaires et des décès réunis.  Près de la moitié des événements cardiovasculaires sont attribuables aux facteurs métaboliques et l’hypertension artérielle seule explique 22% des cas et plus d’un tiers des accidents vasculaires cérébraux. Les facteurs comportementaux (tabac et régime alimentaire)  et le niveau d’éducation expliquent respectivement 26% et 12% des décès toutes causes. Ces facteurs sont particulièrement impliqués dans les pays à faibles revenus (25% des décès).

Globalement, la pollution de l’air ambiant n’intervient pas dans la mortalité totale mais elle semble impliquée dans la survenue d’un événement cardiovasculaire aigu. Dans les pays à faibles revenus, la pollution des foyers (combustibles solides pour la cuisson des aliments) intervient de façon significative dans tous les événements.  

Commentaires.

Connaître les déterminants des maladies et leur contribution à la mortalité est nécessaire au choix et à la priorisation des actions de prévention dans une population.

Dans cette étude gigantesque, un nombre considérable d’informations a été collecté au niveau individuel et dans différents pays par des procédures standardisées. Les résultats montrent que les maladies cardiovasculaires et la mortalité toutes causes peuvent être attribuées à un nombre limité de facteurs de risque, modifiables par des mesures de prévention, et dont on peut préciser la hiérarchie.

Pour diminuer la mortalité cardiovasculaire, première cause de décès dans le monde, la lutte contre l’hypertension artérielle apparait primordiale et doit être une priorité de santé publique. Ce « tueur silencieux » frappe en France 1 adulte sur 3 et 1 français sur 2 l’ignore.

La prévention et la détection de l’hypertension artérielle sont bien définies, simples, efficaces et peu coûteuse. Des mesures hygiéno-diététiques (réduction de la consommation de sel, perte de poids et alimentation équilibrée, activité physique régulière et limitation de la consommation d’alcool) et si nécessaire un traitement antihypertenseur approprié devraient permettre de combattre ce fléau et de diminuer le nombre de décès prématurés liés à l’hypertension. Ils sont estimés à 30.000 /an en France et 11 millions de Français sont traités pour une hypertension.