Le paludisme reste un fléau mondial. Son traitement et sa prévention ont des effets limités. Il est responsable d’environ 400.000 décès/an. Il sévit principalement en Afrique subsaharienne et affecte particulièrement les femmes pendant leur grossesse. Au cours du paludisme gestationnel, les globules rouges infectés par le parasite Plasmodium Falciparum s’accumulent au niveau du placenta conduisant à une anémie, un retard de croissance intra-utérin et une mortalité périnatale augmentée. Dans ce contexte, des chercheurs français ont conduit la première évaluation humaine d’un vaccin (PRIMVAC) destiné à prévenir le paludisme chez les femmes enceintes. Les résultats de cet essai randomisé en double aveugle sont publiés dans The Lancet Infect Dis […]  Le vaccin a été administré à 68 femmes non enceintes (18 femmes en France puis 50 femmes au Burkina Faso).  Les femmes recevaient PRIMVAC à 2 doses successives et avec 2 types d’adjuvants sur une période de 2 mois. Aucun effet indésirable majeur n’a été observé. La réponse immunitaire générée par le vaccin augmentait après chaque vaccination chez toutes les femmes et des taux élevés d’anticorps persistaient 1 an après la dernière injection.       

Commentaires

En Afrique subsaharienne, le paludisme […] touche environ 11 millions de femmes enceintes donnant naissance à près d’un million d’enfants présentant un retard staturo-pondéral. Cette population cible est donc particulièrement pertinente dans la recherche des moyens de prévention. Les mesures environnementales actuelles (moustiquaire, insecticides) ont une couverture insuffisante et les traitements médicamenteux se heurtent à des phénomènes de résistance.

Cette première étape dans le développement d’un vaccin sûr et efficace, destiné aux jeunes femmes avant leur 1ere grossesse, est d’une importance majeure. Cependant, tout vaccin utilisé chez les femmes enceintes ou en âge de procréer doit faire l’objet d’études approfondies concernant sa sécurité d’emploi. Les grossesses compliquées sont très fréquentes en Afrique ce qui rendra difficile cette évaluation. L’âge de la 1ère vaccination et le statut gestationnel restent des questions en suspens. Par ailleurs, les progrès dans le développement d’anticorps monoclonaux pour le traitement et la prévention des maladies infectieuses sont également une voie d’avenir complémentaire de la vaccination.