La vaccination contre les papillomavirus (HPV) permet de prévenir une part importante des maladies sexuellement transmissibles. Elle est efficace et sûre mais son impact réel sur le risque de cancer du col de l’utérus – dont elle la principale cause –  reste mal connu.
Une étude réalisée à partir de plusieurs registres Suédois a permis d’estimer le risque de cancer du col en fonction du statut vaccinal HPV dans une cohorte d’environ 1 million 700.000 participantes, âgées de 10 à 30 ans, entre 2006 et 2017. Les résultats sont publiés dans le New England Journal of Medicine (Lire). Chez les femmes non vaccinées, l’incidence des cancers du col augmente fortement à partir de 23 ans pour atteindre 94 cas/100.000/an à 30 ans (figure).

Chez les femmes vaccinées, ce taux est beaucoup plus faible avec une réduction d’autant plus marquée que la vaccination est précoce (4 cas et 54 cas/100.000/an respectivement chez les femmes vaccinées avant ou après 17 ans). L’analyse tenant compte de l’âge des femmes et d’autres caractéristiques pertinentes montre une réduction massive du risque de 63%, plus marquée après une vaccination précoce (88%).               

 

Commentaires

Cette étude répond à un objectif majeur de prévention en montrant un bénéfice clair de la vaccination HPV. Chaque année en France, 35.000 lésions du col de l’utérus induites par les HPV sont dépistées (dont 3.000 nouveaux cas de cancer). Plus de 60 pays ont adopté un programme de vaccination qui cible les jeunes filles entre 11 et 14 ans mais aussi les jeunes garçons. En France, la couverture vaccinale est l’une des plus faibles (mois d’un quart des adolescents). Une politique plus engagée est donc nécessaire et inclut une proposition vaccinale plus systématique de la part des professionnels de santé. Des actions visant à restaurer la confiance vis-à-vis de la vaccination est également indispensable. Enfin, un meilleur accès à la vaccination et une prise en charge intégrale de ses coûts devrait permettre de réduire les inégalités socio-économiques.